Quand les soirées prennent le triste nom de "dernière soirée" !

Lorsque les soirées prennent le triste nom de "dernière soirée", l'heure d'un premier bilan s'impose à moi !

   Déjà trois mois, et j'ai pourtant bien l'impression que cela ne fait que trois semaines. Malgré que ma vie ait été plus bouleversée ces trois derniers mois que ces dernières années réunies, je n'ai pas vu le temps passer. Horrible sensation qu'est celle que notre vie échappe à notre contrôle, car on ne se rend pas compte qu'elle défile à toute vitesse ; bien qu'elle soit par là même preuve de bonheur car d'une (période de) vie bien remplie !

   Par où commencer ? Comment organiser ses pensées lorsqu'il faut résumer trois mois de bonheur incroyable en quelques lignes ? Il n'est certainement pas de travail plus difficile que celui de structurer sa joie ! Je vais donc prendre les sujets comme ils me viendront à l'esprit (ou plutôt à mes doigts).

    Commençons par le commencement : la destination. Pays magnifique ! Etrangement, je souhaite remercier tous les bien-pensants qui m'ont dressé un portrait si mauvais de ma destination (froid, pas de soleil, autochtones renfermés, ...) avant mon départ, car ma surprise n'a alors été que plus grande et belle ! Comme je l'ai certainement déjà dit dans mes précédents articles, les finnois sont des personnes qui méritent d'être rencontrées ! Très amicales, toujours prêt à répondre à tes questions, et ce même en anglais, sans pour autant tirer la tronche. Je pense que ceux affirmant que les finnois ne sont pas accueillants ont beaucoup de travail à faire, bien évidemment par rapport à l'idiotie de tous préjugés et toutes généralités, mais surtout par rapport à la manière dont ils conçoivent la vie sociale. Comment pourrais-je considérer qu'ils sont froids alors que depuis mon premier jour ils m'ont accueilli à bras ouverts : la vendeuse m'ayant souhaité la bienvenue lors de mon second jour où je faisais le tour des magasins en repérage, le personnel de l'université toujours à l'écoute, l'homme qui a bavardé cinq minutes avec moi après un match de hockey parce que j'étais un étranger, ou encore la très bonne amie finnoise que je me suis fait toujours là pour m'aider à trouver ce dont j'ai besoin ... ! Leur calme également m'aura fait du bien. Jamais stressé, l'esprit au repos, quelle bonheur. Er la proximité avec la nature ne fait que l'accentuer !

Voir des rennes, des gens marcher sur un lac gelé, me baigner dans un lac gelé, des écureuils tous les jours par ma fenêtre, le Père Noël, des Aurores boréales, des nuits à rallonge, des bonhommes de neige et igloos géants, des arbres cristallisés par le froid, des levés et couchers de soleil en une seule fois, faire du vélo sur la neige, me baigner dans la mer de Norvège, faire du chien de traineau, faire un jacuzzi sous la neige, ..., autant de chose que je n'aurais jamais pu vivre dans des destinations où il est commun de partir pour les vacances ! Tout en bénéficiant, soit dit en passant, de l'un des meilleurs systèmes éducatifs d'Europe (au moins).

     Si j'ai bien un conseil pour vous chers lecteurs, ne ratez pas une occasion de venir un Finlande. S'il n'y avait pas ce manque de montagne pour me ronger, je n'hésiterais pas à m'y installer. Qui l'aurait cru, chauvin que je suis !

Un seul autre point négatif me vient à l'esprit, celui de la nourriture. Je suis en terrible manque de diversité, de fromage, de viande, de pain, de charcuterie, ... C'est bien connu mais je le confirme, la France est riche dans sa diversité (...), une vraie richesse culinaire.

     Je n'arrive pas à trouver les mots pour tout, et je pense que la meilleure solution est encore de vous laisser imaginer en image ...

Un Job, Une Occasion Unique, Une Experience Majestueuse

   C'était un "Jeudi 21 Novembre 2013". Je m'en souviens si bien, un après-midi que je n'oublierai jamais, une date à jamais gravée dans ma mémoire par la plus belle encre qui soit, l'encre de Monsieur Noël, de son prénom Père !                        Tout commença, comme il est de coutume ici, par un message anodin, un après-midi tout à fait banal, dans une bibliothèque toujours aussi paisible. Je reçois sur mon adresse mail de la faculté de Laponie un mail m'informant que des personnes parlant Russe, Espagnol, Italien et Français sont recherchées pour un job. Ce dernier est particulièrement attrayant :  "pour aider Père Noël dans son travail durant la saison haute". Après quelques jours d'hésitation selon les banalités habituelles : "je ne sais pas trop", "j'hésite", "mes parents risques d'être là", "j'ai déjà mes cours" blablabla, je décide de répondre à la proposition. Mais toujours sur mes gardes bien sur ; en bon juriste qui se respecte, j'inonde mon interlocuteur de questions : "combien d'heure de travail par jour ?", "de quand à quand ?", "quel est le type de mission ?". Sait-on jamais, les juristes finnois auraient pu prévoir que mon mail vaut acceptation de l'offre, et que je suis lié par simple acceptation : "je veux pas me retrouver à nettoyer le crottin de renne (et encore que, pour du caca de renne du Père Noël, excusez moi l'expression : j'en aurai sûrement pas chié une pendule !)".

    Mon état d'esprit est alors très simple, celui d'un vainqueur (le mien donc, oui oui je sais) : après tout je n'y perds rien, au pire je suis recalé, au mieux je me fais trois sous. C'est certainement pour cela que je n'ai pas mal pris le fait de n'avoir aucune réponse deux semaines après ; tous les erasmus ont certainement répondu directement le jour de l'offre ; tant pis, j'aurai essayé.

    Mais, sapristi, surprise ! Pas plus tôt que la semaine dernière, ce mystérieux interlocuteur me re-contacte avec des questions très simples : pouvez-vous m'envoyer une photo, avez-vous le permis et quel est votre taille. Très bien, voilà que Monsieur me propose un entretien. Malheureusement je ne peux y assister - voyage à Helsinki - il me propose donc un autre rendez-vous ce fameux Jeudi 21 Novembre 2013. En jetant un oeil à la mail-list, je découvre que nous ne sommes que quatre (des potes erasmus), et que je suis le seul français : trop la classe !

Jeudi 21 Novembre 2013, le jour où ma vie a basculé (encore) !

    La première surprise est déjà marrante : mon interlocuteur nous accueille pour notre entretien d'embauche tous les quatre en même temps chez lui, avec sa femme, son petit fils, un café-crême et les petits biscuits (en forme d'étoile, de sapin et de renne of course!). Tout se passe bien, on papote une trentaine de minutes, il nous distribue une feuille avec les 51 questions les plus posées au Père Noël par les enfants - et leurs parents car nous sommes tous d'éternels enfants ! Un homme très gentil, certes!, mais une chose me perturbe dans ça façon de présenter le Père Noël. Quelque peu candide toutefois, je me dis que cela est du à l'obligation de parler anglais, qui n'est à tous les deux pas notre langue maternelle ; qu'il doit être son agent perso et donc très proche ...

    Quand arrive le moment fatidique ! Notre interlocuteur se lève en nous informant qu'il va maintenant nous montrer "notre" costume de travail : OH-MON-DIEU ! 

• Moi : "mais, en fait, vous êtes le vrai Père Noël, c'est la vraie maison du Père Noel ici ?!"
• Lui avec un grand sourire : "oui".

    Ma tête, à ce moment précis est quelque peu, comment dire : partie en couille !!! J'étais comme un enfant, à ne plus pouvoir m'arrêter de sourire et de rigoler, à sautiller sur ma chaise ! Et voilà qu'en quelques minutes : le Père Noel, le vrai, l'officiel, m'accueille dans sa vraie maison, m'a fait des gateaux, un café, et qu'il se tient devant moi, appareillé de la tête aux pieds !

Dans ma tête, vous l'imaginez, ça percute : "putin mais en fait, mon job ça va être Lutin du Père Noël, pour l'aider dans son travail durant la haute saison : trop-la-classe !!".

    Mouarf, j'étais à des années lumières de la suite des évènements ! "Bon maintenant à vous d'essayer les habits, vous avez vu comment il fallait faire ..." "Comment ça ? Nous aussi on sera .... "(n'arrivant pas à faire sortir les mots de ma bouche).

Mesdames et Messieurs, votre attention s'il vous plait !

     J'ai décroché le job de ma vie ! Le Secrétaire Général des Nations Unies n'a qu'à bien se tenir ! Je vais être, le temps d'un petit séjour erasmus anodin, l'Ambassadeur officiel des enfants, de la famille, de la joie et du bonheur.

Je suis officiellement Père Noël !

     Mais attention, je ne suis pas un petit père noël de grande surface, non non chers lecteurs ! Monsieur Noël a ici un statut officiel, presque politique (il reçoit des chefs de Gouvernement, oui oui oui !), qu'il est le seul à pouvoir exercer et transmettre. Et parce qu'il lui est arrivé dans le temps qu'il voit plus de 4000 personnes dans une même journée (il se souvient encore du nombre exacte, pas moi désolé), il a la permission de recruter et former quelques remplaçants pour respirer un peu, et profiter des fêtes en famille avec Mère Noël, Fils Noël, Fille Noël, ... bref la famille Noël quoi !

   J'ai donc un costume qui me va comme un gant (au risque d'être vulgaire : il déchire sa mère !!), et je vais accueillir des centaines d'enfants et leur famille venus tout spécialement rencontrer le fameux ! (putin de sa mère la pute la responsabilité de ouf !!)

    Pour les intéressés, je siègerai au bureau, chez moi ou chez mes rennes ; cela dépendra de mon emploi du temps, que je vous communiquerai si par hasard vous voudriez une petite photo !!

    Je pense tout juste à un truc assez ironic : je suis déjà allé 5 fois au Village du Père Noël, à quelques minutes de chez moi. Je n'ai jamais osé allé voir le Père Noël, sans être capable de donner une foutue explication ! C'est le destin !

   Qui aurait pu prévoir, il y a encore trois mois, avant mon départ, qu'il m'arriverait ça ?! 
     Les photos arriveront très vites, en attendant, je vous dis "Oh Oh Oh les enfants, soyez bien sages !!" 

PS : je confirme, le Père Noël habite bien à l'autre bout du Monde, c'est même l'autre bout de l'autre bout du monde de Rovaniemi en Laponie. Mais pas la peine de me soudoyer, je ne dévoilerai pas son adresse, cela restera un secret !

PS 2 : ce n'est pas un mythe, le Père Noël est vraiment incroyablement gentil, discret et humble (tout moi me direz-vous ...)

May the force by with you!

L'Expat' Noël

Exposition de sculpture en feu

     Vendredi 8 novembre, nous avons été convié par la Faculté d'Art et de Design de Laponie à une exposition de sculptures en bois au bord du grand lac traversant la ville de Rovaniemi. 

   Depuis 2001, chaque année, les étudiants de cette faculté ont comme projet la construction de sculptures en bois et paille représentant des particularités architecturales lapones et finnoises. Du moins, c'est ce qu'ils m'ont dit ... mais bon, même si je n'y comprends rien, cela n'empêche pas d'apprécier ce superbe spectacle.

    Dans la neige, à quelques mètres de l'eau qui a commencé à geler avec en fond, de l'autre côté de la rive, la ville s'illuminant dans la nuit sombre de Laponie, se sont réunis une centaine de personnes dans le froid arctic juste pour apprécier le spectacle en famille. L'aboutissement majestueux de quelques semaines de travail par l'embrasement, en quelques minutes, de ces étranges sculptures. 

May the force be with you!

L'Expat'

Quand l'heure des premières neiges arrive ...

 Me revoilà ! 

    Après une longue absence, je reprends le travail. J'espère que vous m'excuserez, mais entre une aventure merveilleuse au Cap Nord, Norvège, un séjour super à St Petersburg, Russie (articles en préparation) et les premières neiges qu'il a fallu apprivoiser, je n'ai pas eu le temps de tenir le blog à jour. Mais "me revoilà !" avec de nombreuses histoires à vous conter ...

Sur le Chemin de l'Ecole

  C'est arrivé le 16 octobre, un jour déjà particulier, mais rien n'aurait pu m'y préparer. Alors que je tentais de me remettre sur pied après toutes les émotions m'ayant submergées lors de mon voyage au Cap Nord (article à venir), c'est arrivé !

   La neige tant attendue par les étudiants erasmus a pointé son nez, et elle n'a pas fait semblant. En dix minutes à peine, une belle couche de cinq/dix centimètres a recouvert notre bonne vieille terre. Inutile d'épiloguer pour vous permettre d'imaginer à quelle vitesse la nouvelle s'est répandue dans la résidence, de même que pour la vitesse à laquelle la première bataille de boule de neige erasmus et le premier bonhomme de neige cycliste (car nul ne peut résider à Kuntotie, résidence erasmus,  sans vélo), ont vu le jour ! La soirée fut forte en émotion. Un merveilleux bon en arrière de quinze ans d'âge : de vrais enfants. Même si je vois la neige tous les ans à Grenoble, comme on dit ici : "La neige Lapone n'a RIEN à voir !!". Il était merveilleux de faire le constat que, quelle que soit la nationalité, cet évènement féérique provoque les mêmes réactions en chacun ! Mon souvenir le plus joyeux étant certainement cette phrase d'un étudiant colombien : "First snow of my life!"; car oui, il n'avait jamais été sous la neige ! 

   Si la première soirée était merveilleuse, comment qualifier alors le premier lendemain ! Découvrir Rovaniemi, que l'on commence à connaître dans les moindres recoins, sous un silencieux voile blanc au petite matin : quel bonheur ! La neige vous transforme un paysage, l'apaise et l'endort. 

Enfin "l'apaise" ... Pas pour tout le monde ! Si la nature se couche, le réveil sonne pour le défilé des vélos précédant leur cycliste et des sublimes "BOUM!", rompant ainsi le silence hivernal ! A peine une semaine, et les glissades sur les fesses pour cause de pied maladroit sont déjà coutume. Le plus étonnant n'étant généralement pas la chute en elle-même, mais le temps qu'il faut ensuite pour s'arrêter de glisser .... Une vraie patinoire. 

   Nous voici donc confronté aux aléas de l'inter-saison. Quand il fait froid, tout va bien. Mais les infâmes jours de redoux sont désormais mes cauchemars. En effet, un thermomètre indiquant entre 0 et 5°C durant la journée implique une fonte de la neige ; or, qui dit neige fondue dit eau, et qui dit nuit dit température négative et donc .... GLACE ("comme dans igloo, esquimaux et pingouins et ... Glace ?") ! Et quand 3-4 centimètres de glace bien lice recouvre le chemin de l'école, bonjour les bobos. Si certains ont déjà abandonné la solution "Vélo" pour tout déplacement, je tiens le coup ! Et, ma foi, je me marre bien (mais seulement quand j'y repense, pas pendant ...).

    Pourquoi ils ne déneigent pas me direz-vous ? Et bien je vous répondrai "à quoi bon ?". Car ici ce n'est pas une petite neige d'une journée qui tombe, puis fond durant les quatre jours suivant. Il neige presque un jour sur deux, et de quoi mettre une bonne couche. L'idée, que je trouve très bonne, et alors de laisser se faire naturellement un bon manteau de neige, bien stable, sur lequel ils répandent du sable et des graviers !

   Si j'ai choisi d'écrire un article sur la neige dès maintenant, à peine mi-octobre, c'est parce que j'ai réalisé quelque chose ce week-end : ce manteau blanc qui recouvre toute chose depuis une semaine ... il sera là jusqu'en avril (au moins) ! La fameuse devise Stark prend tout son sens ici : "Winter is coming!".

    Mais, histoire de vous rassurez si par mégarde mes propos auraient jeté un froid : ce n'est pas quelques centimètres (mètres dans quelques semaines) qui arrêtent un Lapon ! Ils continuent à rouler, à se promener, à faire du vélo et à faire leur jogging en poussant la poussette de bébé, "Of course!". 

Un enfant vous dis-je !

   Sur ces bonnes paroles je vous laisse. Je sais je sais je vous manque déjà car je vous ai laissé un long moment. Mais si je pars, c'est pour mieux vous retrouver dans les prochains articles ! 

A savoir : les prochains articles, déjà envoyés à la rédac', ou très prochainement, concerneront mon voyage au Cap Nord (tant de choses à dire), mon séjour à St Petersburg et un petit article intellectuel (faut bien de temps en temps), sur la Finlande et la Laponie.

May the force be with you!

L'Expat'

Un système scolaire et une université très spéciaux !

Lapin Yliopisto
Université de Laponie

    S'il est vrai que l'on entend régulièrement que le système éducatif nordique est très différent du notre, rien n'aurait pu me préparer à ce que j'ai découvert !

   Pour que la présentation soit plus aisée, je vais comparer avec le système français. Qui, soit dit en passant, est globalement le même que dans les autres pays européens. Et je vous garantis que mes sources sont assez fiables ; qui mieux qu'un étudiant erasmus pour parler de son système universitaire. Enfin, revenons à nos rennes !

    La base du système français est qu'en début d'année un emploi du temps avec une série de matières "imposées" recouvrant tout le semestre est distribué. Chaque jour de la semaine est identique à son homologue de la semaine précédente, afin de pouvoir caser 24 à 36 heures de chaque matière dans un semestre. Résultat, les journées varient entre 9 heures d'amphi pour les plus travailleurs (en général les publicistes,  encore plus s'ils sont internationalistes), à quelques heures pour les plus chanceux (en général une bande de privatistes, juristes d'entreprise, voire notaires, ou pénalistes pour les moins pires). Pour finir, à la fin du semestre, une ou deux semaines sont consacrées aux partiels : grand moment de solitude que chaque étudiant connait bien. Qui plus est, la période de révision serait bien moins fun si elle ne correspondait pas joyeusement à celle de noël.

Voilà voilà un bref résumé. Mais diantre, attention ! Ne le dites surtout pas à un étudiant finnois, il ne vous croirait certainement pas, et en ferait des cauchemars horribles !! Par exemple, une finnoise ne m'a pas cru lorsque je lui ai dit qu'au lycée on avait cours de 8h00 à 17h00, voire 18h00 certain jour ; pour eux la journée chargée c'est 9h00 — 15h00.

  Car oui, cela n'a rien, absolument rien, à voir avec leur système !

   Je m'explique. Fondé sur le principe de liberté, le système finnois permet à l'étudiant, dans sa filière, de sélectionner les matières qu'il souhaite étudier au sein d'un panel fichtrement intéressant et diversifié d'enseignement. Et comme si cette possibilité n'était pas suffisante, durant tout le semestre des conférences, des nouveaux cours se rajoutent ; laissant alors la possibilité pour l'étudiant lambda de décider s'il souhaite assister à ce cours. S'il a évidemment quelques cours imposés pour correspondre au diplôme recherché, l'étudiant finnois est mis devant ses propres responsabilités.

   Mais la différence ne s'arrête pas là. Ici un cours ne dure pas tout un semestre. Eh oui ! Certains cours ne durent qu'à peine 16 heures, d'autres une journée ... Cette semaine j'ai déjà terminé une matière ; j'en commence deux autres lundi, qui se terminent vendredi prochain !

    Le plus sympa reste toutefois l'absence de période de partiel ; Diantre que ça va faire du bien ! Le type d'épreuve, ainsi que la date de l'examen, est laissé à la discrétion totale du professeur. Essai à la maison, essai en cours, questionnaires, mini-dissertation, oral ... tout est à envisager. Il est même parfois possible que plusieurs styles d'épreuve soient proposés dans le même cours : à nous de choisir ce que l'on souhaite.

Encore plus magique, une deuxième chance est accordée en cas d'échec. Vous me direz : "y a les rattrapages nous aussi !!". Certes, mais nous n'avons pas les rattrapages des rattrapages ; et pas non plus les rattrapages des rattrapages des rattrapages. Eh oui, parfois le prof fera tout pour que vous ayez votre année !

    Pour valider un semestre, il faut obtenir une trentaine de crédit. A chaque matière est attribué un certain nombre de crédit. Ce dernier variant également à l'intérieur d'une matière selon le type d'épreuve que l'on souhaite passer. Ainsi, libre à l'élève de choisir les épreuves qu'il veut. Une seule condition : qu'il valide suffisamment de matières lui accordant 30 crédits. C'est là que les matières se rajoutant au file du semestre sont les bienvenues ! S'il craint de ne pas réussir à tout valider, le finnois n'a qu'à rajouter deux crédits par-ci, deux crédits par-là.

    Rassurez-vous, en bon français soyons chauvins, deux petits bémols : 1) Certains cours fonctionnent sur le principe de "l'independent study". En gros, le prof donne des bouquins à lire, et l'examen consiste en des questions sur les idées qui y sont développées. En conséquence, je ne connais pas la tête des profs et s'est assez déstabilisant ! 2) C'est le bordel pour un étudiant erasmus dont l'Université d'origine exige une structure très précise d'emploi du temps dès la rentrée !

Voilà, j'en ai fini avec le système scolaire, parlons maintenant de l'Université de Laponie en elle-même :

   Je vous demanderez maintenant de vous installer confortablement dans votre fauteuil, et t'attacher votre ceinture, car ce qui va suivre est dur !

Vestiaire dans le Hall

    Le cadre de travail ici est exécrable ! L'Université date de 1979, et pourtant tout semble neuf et bien entretenue ... Si si je vous jure. Le bâtiment est lumineux et chaleureux. Un grand hall nous accueille avec des vestiaires permettant à chacun de poser librement ses affaires, toute la journée. Ainsi, on ne garde avec nous que le stricte nécessaire pour travailler. Nous ne sommes même plus encombrés par nos habits, voire nos chaussures (véridique, certains finnois amènent leurs pantoufles et laissent leurs chaussures à l'entrée). Tout cela en libre accès, et, miracle, les habits sont toujours là à la fin de la journée (non, je ne dis pas que les français sont des voleurs !).

     Vous y croyez vous ? Un vrai scandale vous dis-je ! Mais ça ne s'arrête pas là, passons à l'équipement :

Salle de vidéo-conférence en Libre Accès

   Je n'ai pas compté le faible nombre d'imprimantes, de scanners et de photocopieuses, mis en libre service dans différentes pièces de la faculté mais il doit y en avoir au moins .... une bonne vingtaine, que j'ai eu l'occasion de voir en à peine deux semaines de présence ! Et les ordinateurs, n'en parlons même pas, ils font la taille de ma télé. 

 Une vraie armée technologique est mise à notre disposition. Tout est en libre accès, la seule condition est d'apporter son propre papier. Toutes les salles sont toujours ouvertes.

    Je n'ai pas de photo de la bibliothèque, mais ça vaut le détour ! De grandes tables pour travailler, des mini-box pour s'isoler encore plus, des ordinateurs partout ... Autant vous dire que pour se concentrer, il faut s'accrocher !

Après le coin travail, passons au coin vie :

   Je vais commencer par ce qui m'a le plus mis sur le cul (malheureusement je n'ai pas de photo). Le self, très lumineux, dispose de grande table avec des petits chemins de table et des petits vases avec des fleurs. Les entrées sont à volonté (crudités) et, en ce qui concerne les plats chauds, deux féculants et deux accompagnements sont proposés au choix. Et le plus beau, c'est à nous de nous servir. Il est donc possible de se servir la quantité que l'on veut. Le prix ? 2€60 ... Le restaurant universitaire de Grenoble coûte 3€10 (si ce n'est plus).  

Bon, un bémol, à midi c'est la cohue. Mais vu que les finnois mangent de 10h30 à 14h00 ... Il suffit d'être un peu malin.

Un coin détente parmi tant d'autres

  Pour le reste de la vie dans l'Uni, les couloirs sont jonchés de fauteuils de ce style (photo ci-contre). Des super canapés, bien confortables, comme à la maison ! 

   Au bout de ce couloir, une petite cafète. Bon, je le conçois, 1€20 le café, ça fait mal au c**. Mais sachant qu'il fait trois à quatre fois la quantité de celui de la machine à café en France, et qu'on peut y rajouter la quantité de crème,  de lait et de sucre que l'on veut ... Parfois se sacrifier pour en prendre moins dans la journée, ça vaut le coup ! Surtout que, si on veut aller en cours avec, on peut choisir de se servir dans une cup avec le couvercle qui fait bien ; si on veut rester le boire sur les canap' (car oui, là bas y a encore des canapés), on peut se le servir dans une petite tasse en porcelaine !

Au fait, est-ce que j'ai pensé à vous dire que l'école était gratuite ici ?

Incroyable mais certains étudiants m'ont dit être payés ...

Sont fous ces finnois, z'ont rien compris !!

   Je crois avoir tout dit. J'espère ne pas vous avoir ennuyé avec ce loooong article ! En tout cas je m'ennuie moi même, alors je vous laisse le plaisir de la relecture et de me dire en cas d'erreur ;)

May the force be with you!

L'Expat'

Cottage Weekend

Cabin for three

    Pour notre premier week-end après la rentrée, the Erasmus Student Network (association des étudiants erasmus) nous a mené à quelques kilomètres de Roveniemi dans une sorte de camping local. Au programme, petit week-end entre erasmus, idéal pour oublier le stress de la rentrée et des premiers cours !

  Si en deux semaines il m'avait déjà été possible de rencontrer beaucoup de monde, ce week-end à tout de même permis de nouvelles rencontres, et, bien sûr, d'approfondir les anciennes. Tout ce qu'il faut pour promettre une année superbe.

Husky

    Et effectivement, dès notre arrivée, les activités commencent. Le premier jeu consiste à se mettre par nationalité pour faire un sketch, une chanson, etc, afin de présenter notre pays. En bon français que nous sommes, c'est partie pour les clichés : Tour Eiffel (pyramide humaine), un restaurant, du fromage, une baguette de pain, petite chanson avec guitare ("Au champs Elysée"), sans oublier un accent anglais quelque peu ... "won-deur-foule" (wonderful). Grand moment de rigolade : chaque pays a de merveilleuses idées, toutes tournées vers l'auto-dérision (danses, chants traditionnels, etc.). Que de bonheur pour les yeux, et l'esprit ! Très grande leçon d'humilité et de partage. L'intervention la plus émouvante restant, selon moi, celle des japonais. Ces derniers affirmant que la meilleure façon de présenter leur peuple en ce moment était, en leur nom, de remercier les différents Etats apportant tous les jours leurs aides depuis la catastrophe de Fukushima (et oui, déjà 3 ans) ; les conséquences étant toujours terribles.

    Je ne pense pas avoir besoin d'épiloguer sur la première soirée : alcool, musique, ... 

    Lendemain matin, pour se remettre des émotions de la veille, c'est promenade dans la nature lapone qui est au programme. L'occasion pour nous de papoter sobre, de se raconter nos vies, de manger des myrtilles (présentent partout, vraiment partout) et, au détour d'un champ, de croiser les cousins des rennes (trop rapides pour avoir le temps de sortir l'appareil photo), dont je suis incapable de retrouver le nom.
    L'après-midi, mise à part la sieste au soleil, sera consacré à des jeux par équipes multinationales (soccer, volley, viking).

Dernier Soir

  La dernière soirée restera toutefois mon souvenir le plus fort. Cela a bien évidemment commencé par le diner. Tout le monde est allé chercher de la nourriture chez soi pour se regrouper ensuite autour d'un barbecue et tout partager. Chacun fait à manger pour son voisin ; excellent moment de rigolade et de partage. Allemand, Chinois, Canadian, Hongrois, Américain, Colombien, Tchèque, Italien, Espagnol, Suisse, Belge, Japonais, Danois : occasion rêvée pour apprendre à connaître réellement nos cultures respectives. Tous les troques sont au rendez-vous : "une saucisse contre un steak, qui veut ?" - "Un poivron contre une tomate, pour qui ?".
Mais la soirée ne s'est pas arrêté là ! C'est vers minuit que la partie la plus chaleureuse de la nuit à ouvert ses bras. Alors qu'il commençait à faire fichtrement froid, nous nous sommes petit à petit tous retrouvé autour d'un feu, à papoter, à chanter .... que de bonheur. Est-ce que je vous ai déjà parlé de moment de partage ?! Parce que les marshmallow c'est trop bon ! 

    Et le lendemain, terminé, retour à Kuntotie (la résidence erasmus). Enfin, "retour", oui ! "Terminé" pas vraiment ! Je suis invité à aller chez une amie n'ayant pas pris part au week-end. Ce qui était le plus amusant dans cette dernière petite soirée du week-end, c'est que sur une dizaine de personnes présentes, toutes avaient une nationalité différente ! La mondialisation a, certes, des conséquences néfastes ; mais elle n'en est pas moins dépourvue de conséquences merveilleuses !

PS : j'ai oublié de vous dire que l'anglais, ça va beaucoup mieux depuis ce week-end. Bas oui, quand on est "coincé" dans une chambre avec un Allemand et un Danois, on a pas vraiment le choix !!


May the force be with you!

L'Expat'

Déjà une semaine !

Une semaine, déjà ! Ou plutôt : une semaine, c'est tout ?!

Ounasvaara

   Je suis arrivé dans ma terre d'accueil depuis seulement une semaine, mais j'ai la merveilleuse sensation d'y être depuis plusieurs mois déjà. Et je ne vois qu'une explication à ce phénomène, et celle-ci me permettra de contre-dire — encore une fois — mes détracteurs d'avant mon départ : les finnois sont des personnes qui méritent d'être rencontrées !

   On ne cessait de me répéter : "mais tu es fou, il fait hyper froid ; les gens sont tous aigris et alcooliques, difficiles à aborder ; ...". J'en passe des vertes et des pourris. Alors certes, les autochtones ne se jètent pas sur le premier étranger qui passe pour lui raconter leur vie et l'aider. Mais soyons honnêtes qui fait ça, même en France ? Evidemment c'est à nous, étrangers, à aller de l'avant. Mais une phrase est alors suffisante pour découvrir le vrai visage du finnois : "sorry, I don't understand, I only speak english". Et c'est magique, tout le monde ici parle anglais ; en tout cas largement assez bien pour entamer un échange très cordial, ou ne serait-ce que pour nous aider à trouver notre chemin. Tous sans exception feront l'effort de trouver les mots pour nous arranger ; et croyez moi, dans un pays où le finnois n'est généralement traduit quand suédois, ce n'est pas du luxe !

   Encore plus que les "simples" passants ou commerçants, les différents services de l'université sont géniaux. Accueil magistral, dans un amphi sublime. Après que chaque personnel se soit longuement présenté, dans les moindres détails, et après nous avoir souhaité tout le bonheur du monde pour cette année, voilà qu'ils insistent pour que chaque étudiant étranger se lève et se présente. Selon eux, avoir des noms sur des listes administratives, c'est bien intéressant, mais totalement inutile s'ils ne savent pas qui nous sommes réellement : c'est partie pour la présentation de 240 étudiants étrangers !

   Aucun détail n'est délaissé. Tous les services viennent chacun à leur tour se présenter, parfois longuement, afin d'être sur que l'on ait tout compris.

    Mais je vais laissé la présentation de l'université de côté pour un prochain article. Il y a tellement de chose à en dire !

   En résumé, vous l'aurez compris : l'intégration n'est que bonheur ici !

May the force be with you!

L'Expat'

Quand vient l'heure de faire des courses ...

Petit-Beurre
Chocolat au lait

Quel grand moment de solitude a été celui de faire les courses !

  Evidement, je ne m'attendais pas à ce que je puisse trouver la liste des ingrédients en français. Mais quelle chute lorsque je me suis rendu compte qu'ils n'étaient même pas écrit en anglais !

   Si après plusieurs passages, et avec l'aide des desseins, je me suis rendu compte que certains mots n'étaient pas si compliqués - kaakaojuomajauhe signifiant évidement chocolat - d'autres sont incroyablement différents du français, de l'anglais, de l'italien : en réalité, d'à peu près toutes les langues. Pour vous donner un exemple, kesäkurpitsa signifie courgette ... oui oui ! Alors, certes, une courgette reste une courgette, même à l'autre bout de l'Europe ; mais lorsqu'il faut trouver le mot sur la balance électronique du supermarché qui ne propose pas d'image mais seulement une liste alphabétique, une courgette n'est à ce moment-là plus une courgette. En acheter ne m'aura jamais pris autant de temps.

   Finalement, ici, faire mes courses ne consiste plus en cinq minutes passées à la superette du coin pour acheter la sauce tomate pour les pâtes, mais plutôt en une aventure d'une petite heure pour trouver des biscuits sans "maapähkinä", pardon, sans arachide. Et oui, cela aurait été trop simple de pouvoir ne pas faire attention aux ingrédients, p**** d'allergies.

    Alors, vous imaginerez aisément quelle joie la découverte des Petit-beurre, du Brie de la "Tour de Paris" ou encore du Nutella, a pu me procurer. Quoique, plus de quatre euros pour un petit pot, ça fait grincer des dents ! Car comme prévu, la vie est un peu plus cher qu'en France ; cela dépend des produits.

    Mais bon, cela fait partie du jeu et rajoute un peu de piment dans l'aventure lapone. Et puis, le finlandais est décidément une merveilleuse personne, toujours prête à nous aider !

Le plus dur est finalement de ramener les trouvailles chez soit, surtout lorsque le vélo crève et qu'il reste une belle borne pour rentrer !

May the force be with you!

L'Expat'

Une première soirée plutôt réussie !

Northern Lights

    Si l'idée de passer ma première soirée dans un pays où je ne parle pas la langue m'inquiétait, j'ai très vite changé d'avis.

    L'accueil réservé par les érasmus présents depuis déjà un mois était formidable ! Ceux-ci se connaissant déjà tous, chaque nouvelle tête était une cible facile. Résultat : impossible de faire deux pas sans être accosté ; les prénoms fusent, les conseils aussi.

   Parfait, mon angoisse de passer la première soirée seul dans mon appart' froid (car vide pour l'instant) s'est très vite envolée !

      Si les anciens sont super, les nouveaux le sont tout autant. A peine deux jours se sont écoulés et déjà j'ai pu me trouver un groupe de joyeux lurons ! Je pense que cette année sera exceptionnelle.

Des personnes de tous les horizons, ici pour étudier dans les différentes filières proposées à l'Université de Laponie (ULapland), et donc énormément de choses à échanger.

     Mais la plus belle surprise est certainement celle d'avoir pu voir des Aurores Boréales pour notre première soirée ! Magnifique ! 

Les anciens étaient d'ailleurs jaloux que l'on y ait droit si rapidement. Il faut dire que nous n'avons même pas eu à les chercher : le bâtiment visible sur le coin droit de la photo est l'un des logements erasmus.

     C'est alors entouré de toutes ces personnes superbes, dans le silence d'une nuit lapone, au milieu de la forêt, éclairé par les Nothern Lights, que j'ai réellement réalisé comme cette année serait tout simplement “legen....dary“ !

    Sur ces bonnes paroles, je vous dit à bientôt pour de nouvelles aventures !

May the force be with you!

L'Expat'

Bonjour - Hei

     Ayant décidé d'aller faire mon Master 1 de Droit International et Européen dans une région d'Europe quelque peu "particulière", une idée ma traversée l'esprit au cours d'une bronzette au bord de la piscine, par 30°C. Je me suis alors lancé un défit : convaincre les plus sceptiques que ma destination n'était pas si absurde, et présentait un réel intérêt !

     Je m'efforcerai alors de rendre ce blog le plus frugifère possible, deux objectifs lui seront assignés : 

• Etancher la soif de connaissance des plus curieux d'entre-vous en vous faisant participer du mieux que je le pourrai à mes aventures ;
• Eblouir par les merveilles que je vais y trouver les givrés - ou plutôt les cramés - qui ne jure que dans le sud !

J'espère alors que ce blog vous plaira et que ma lecture ne sera pas trop ennuyeuse !

May the force be with you!

L'Expat'